Que sont les agrocarburants
Article mis en ligne le 1er mai 2005
dernière modification le 26 octobre 2011

(Éléments tirés de « La page Infos N°1 » de mai 2005 de l’association PERSEÜS)

Il existe deux grandes familles d’agrocarburants : la famille « alcools » et la famille « huiles ».

Les huiles sont directement issues de plantes oléagineuses (tournesol, colza essentiellement) et extraites par des procédés physiques.

Les alcools sont le résultat de la fermentation d’un hydrate de carbone végétal (sucre,amidon,gluten…) et ils sont concentrés par distillation ; les plantes concernées sont donc les céréales, les betteraves sucrières, la canne à sucre.

On compare ces carburants en calculant la quantité d’énergie exprimée en tonnes équivalent pétrole (tep) produite par hectare cultivé. Ainsi, on arrive à 1,37 tep/ha pour le colza, 1,06 tep/ha pour le tournesol, 3,98 tep/ha pour l’éthanol de betterave, 1,76 tep/ha pour l’éthanol de blé.

Mais si on intègre l’énergie nécessaire à la culture, aux engrais, et à la distillation (alcools) on arrive alors respectivement à 0,87, 0,77, 0,76 et 0,04 tep/ha. Oublions donc le blé, et on peut retenir en gros 0,76 tep/ha. (sans tenir compte des coûts énergétiques dans tous les transports nécessaires pour approvisionner la raffinerie et apporter le produit final sur son lieu de consommation)

Pour remplacer l’intégralité du pétrole utilisé en France pour les transports, soit 50 millions de tonnes en 2002, il faudrait consacrer entre 574.000 et 660.000 km2 par an à leur culture (la France a une superficie d’environ 550.000 km2), soit 3 à 4 fois les terres agricoles françaises ; et même ne satisfaire que 10% de la consommation actuelle des transports avec des biocarburants nécessiterait la mobilisation de 30 à 40% des terres agricoles actuelles…C’est pourquoi l’utilisation prioritaire des agrocarburants doit être l’agriculture elle-même, via les moteurs des machines (tracteurs…). Ceux-ci étant quasiment tous des diesels.

Ainsi les oléagineux [1] s’imposent d’eux-mêmes, ceux-ci ayant et de loin la meilleure efficacité (0,87 tep/ha + production de tourteaux pour l’alimentation animale). Bien sur, l’idéal est de produire et consommer localement ceux-ci (moins de transport) sans transformation de type diester, au prix d’une légère modification du circuit carburant (réchauffage, arrêt/démarrage au gazole) »