Maïs : quelques vérités à rétablir
Communiqué de presse du 20 septembre 2006
Article mis en ligne le 20 septembre 2006
dernière modification le 14 novembre 2011

Suite aux actions de sensibilisation des « PRO-Maïs », voici la réaction de notre association face à ces méthodes de communication.

L’engouement suscité par les responsables agricoles et du monde agro-alimentaire pour la culture industrielle du maïs ne doit pas faire oublier ses impacts désastreux sur les milieux naturels :

  • à coup de drainage et de destruction des haies bocagères et des zones humides, on a supprimé les services gratuits qu’offrait la nature en retenant l’eau en hiver pour la restituer en été quand les cultures en ont le plus besoin.
  • à coup de pesticides et de nitrates, les milieux aquatiques et les nappes phréatiques sont durablement pollués. Ce sont ainsi 75% des rivières et 50% des eaux souterraines qui contiennent des pesticides.
    Ce sont aussi près de 80% des prélèvements qui sont utilisés l’été pour une plante gourmande en eau et de moins en moins adaptée au climat selon les conduites culturales actuelles.

D’un point de vue économique le contribuable serait en droit de demander des comptes sur les subventions allouées, les primes à l’irrigation pour maintenir artificiellement une production qui n’est pas rentable pour l’agriculteur à moins de 80 quintaux à l’hectare, et sur les barrages-réservoirs du type de celui du Gabas largement financé par les fonds publics.

Les débouchés proposés dans les bio-carburants ou l’industrie ne sont là que pour compenser les déboires à venir d’une production soumise à la concurrence très forte des pays de l’Est.

Par ailleurs les efforts des collectivités et de l’État devraient porter davantage sur les changements de politique en matière de transport qui nécessitera toujours du pétrole que sur une production de biocarburants, fausse bonne solution qui restera de toute manière marginale et ne répondra pas à la demande énergétique actuelle.

Le maïs est loin d’être une solution pour réduire la production de gaz à effet de serre. La forêt au-delà d’être un simple réservoir à carbone offre une richesse en terme de biodiversité que la culture de maïs ne peut offrir. Il est grand temps que les organisations agricoles prennent conscience de l’impasse dans laquelle d’année en année ils conduisent les producteurs.

Il est encore temps d’infléchir la tendance en réorientant les modes culturaux vers des cultures moins gourmandes en eau, les deux dernières années montrent d’ailleurs une diminution sensible de la culture de maïs à cause de la sécheresse au profit des céréales à paille.

Jacques MAUHOURAT