Plaidoyer de la SEPANSO 64 pour les élections municipales 2014
Article mis en ligne le 15 mars 2014
dernière modification le 17 mars 2014

À la veille des élections municipales, il convient de rappeler que les projets municipaux devraient évidemment inciter à des pratiques respectueuses de l’environnement mais aussi s’inscrire explicitement dans une perspective de réduction de l’empreinte écologique des activités humaines.

Il conviendrait donc d’aller au-delà des textes règlementaires [1] qui, de par leur caractère consensuel, anticipent à minima les mutations économiques, sociales et sociétales qui se précisent.
À défaut, le budget des ménages sera condamné à subir l’accroissement de la facture énergétique, l’activité ratera le tournant de la transition énergétique ainsi que de l’économie décarbonée et l’environnement continuera à être la variable ajustable des équilibres économiques et sociaux.

L’ensemble des mutations nécessaires devra mettre en cohérence des actions en matière d’urbanisme, d’aménagement et de mobilité ainsi qu’en matière sanitaire, économique et de formation.

Le secteur du bâtiment est un secteur clé pour atteindre les objectifs nationaux de réduction des consommations d’énergie, d’efficacité énergétique et d’émissions de gaz à effet de serre. Des initiatives et des incitations sont attendues de la part des collectivités autant dans leur domaine d’activité que dans l’accompagnement des citoyens ou des entreprises.
Des formes urbaines renouvelées sont à privilégier, notamment pour retenir voire attirer dans les villes les classes sociales solvables aux revenus moyens ou faibles.
La réduction de la demande énergétique doit être encouragée, notamment avec la généralisation de travaux d’isolation thermique et la possibilité d’une aide financière aux ménages en fonction de leurs revenus.
La part des énergies renouvelables dans l’offre énergétique, devra aussi être augmentée (développement d’équipements publics de production d’énergies renouvelables, soutien aux projets citoyens d’énergies renouvelables).

Les actions d’aménagement doivent également veiller à contenir la dispersion de l’habitat et des activités (étalement urbain), la fragmentation des espaces naturels ou agricoles et leur artificialisation.
Par exemple :
 Mettre un terme au dumping des périphéries sur le foncier ou les infrastructures.
 Rénover les infrastructures de transports existantes avant d’en créer de nouvelles.
 Préserver les terres agricoles comme par exemple les terres noires du Pont-Long.
 Identifier, préserver et restaurer les espaces « Trame Verte et Bleue » nécessaires aux continuités écologiques.
 Créer des jardins collectifs et développer l’agriculture en ville.

La mutation du secteur des transports vers plus de sobriété énergétique, moins de rejets et vers de nouveaux comportements de mobilité suppose des actions immédiates.
Enclencher la diminution de la part de l’automobile dans les différents modes de transports est primordial. Cela signifie, entre autre, un meilleur partage de l’espace entre les automobilistes, les transports en commun, les piétons, les cyclistes, les personnes à mobilité réduite ainsi que les enfants et les personnes âgées.
Il est également urgent d’engager l’adaptation des transports de marchandises et les chaînes logistiques aux défis environnementaux ; notamment en zone périurbaine ou en milieu urbain pour les derniers kilomètres.

D’autre part, les alertes médicales concernant la multiplication des allergies, des cancers, la baisse de la fertilité masculine ou le nombre élevé de cas de maladie de Parkinson appellent à la vigilance.

La qualité de notre air est toujours préoccupante et doit être améliorée. Nous respirons tous les jours des cocktails de polluants rejetés dans l’air par nos moyens de transports, nos chauffages individuels ou collectifs, nos industries mais aussi notre agriculture. L’atmosphère intérieure de nos logements n’est pas en reste avec la présence de composés organiques volatils.

La qualité de notre eau qui est aussi un élément important de l’identité de notre territoire ainsi qu’une ressource essentielle, doit également être améliorée.
La situation de l’assainissement collectif ou individuel ainsi que la gestion de l’eau par les collectivités locales demandent attention.
L’activité biologique dans les eaux de nos rivières est médiocre. La présence de nitrates, pesticides ou matières fécales, essentiellement en provenance de l’agriculture intensive, se retrouvent dans les eaux de baignades, dans les sols, dans les zones de captage en eau potable voire, au final, dans les denrées alimentaires.
Le ralentissement de la vitesse d’écoulement de l’eau de nos rivières permettrait, entre autres, une amélioration de leur activité biologique. Il minimiserait également les conséquences des inondations dont chacun a pu mesurer la gravité cet hiver.
Réhabiliter les saligues du Gave et plus généralement les zones humides est une priorité.

De plus en matière d’économie, l’économie circulaire doit être encouragée par les collectivités locales. Son développement doit s’articuler autour du « mieux produire, mieux consommer, mieux gérer les déchets ».
La priorité doit être donnée à la prévention des déchets par l’instauration d’une gestion séparée des biodéchets, la mise en œuvre de la tarification incitative, la formation des habitants aux gestes de prévention.
Les collectivités peuvent également participer à l’évolution de nos modes de production et de consommation notamment en soutenant les initiatives locales fondées sur l’économie de la fonctionnalité, de la réparation et du réemploi.

Enfin des actions éducatives à l’environnement devraient être encouragées pour que l’importance des facteurs environnementaux dans le développement de nos communes soit réellement reconnue.
En fait, il conviendrait de se convaincre que non seulement l’identité régionale mais aussi son développement y compris économique, se fondent sur la qualité des paysages ; ce qui englobe aussi la qualité de la flore et de la faune.